The Alternative Boss Review : NJPW/RPW:UK Week-End

Tout d'abord, suite à une première review (celle de NJPW King of Pro-Wrestling 2015), voici un rappel du système de repères utilisés ci-dessous :





(Non-Title) The Revolutionists b. Ten-Koji = Ce gala (simplement disponible en VOD, d'où son positionnement dans "Autres Galas" - comme le sera PWG Battle of Los Angeles 2015) a démarré en sobriété, avec un Open Challenge Match servi par les "heels" du coin - le toujours imbuvable Sha Samuels et son partenaire, le jeunot punk James Castle. Le défi de la moitié de The Revolutionists (l'autre étant le champion poids-moyen Josh Bodom, et l'ex-champion poids-lourd Marty Scurll) a donc été répondu par les vétérans nippons, au palmarès impressionnant. Au ton très américain, ce match par équipe d'ouverture aura finalement fait son office, renforçant la "heat" des champions par équipe et crédibilisant deux figures de la New-Japan Pro-Wrestling qui sera très présente ce week-end. PASSABLE

Martin Kirby b. ACH = Voilà ce qui aurait dû démarré le show, sur les chapeaux de roues ! Hormis un finish un peu en-dessous du reste de l'action proposée (un Fame Asser de la part de l'ex-Ego Dragon), cette rencontre était hautement divertissante. ACH est plein de charisme (ce serait d'ailleurs intéressant, pourquoi pas, de le voir au centre d'une parodie de The New Day vu son humour et enthousiaste naturel) et est vraiment de plus en plus excellent sur le ring. Quant au partenaire et remplaçant du malheureux Kris Travis, il a vraiment mérité cette victoire. A mon sens, Martin Kirby est extrêmement sous-estimé autant au niveau créatif que technique (cf. https://www.youtube.com/watch?v=7hZ1vRABcVU ) et j'espère que cette petite victoire rappellera son talent à ceux qui l'avaient oublié. SYMPA

(Non-Title) Shinsuke Nakamura b. Big Damo = Sans l'immense talent de Swag-suke et une séquence finale bien exécutée, ce match n'aura pas reçu une bonne appréciation de ma part. Et ce, principalement, avec la découverte véritable de Big Damo me concernant. Ce Giant Haystacks irlandais est impressionnant physiquement, mais il n'a aucun charisme (sérieux, il est monstrueux mais perd toute crédibilité quand il passe son temps à remettre sa chevelure en place !), ne gère pas bien son interaction avec la foule (un coup il en fait trop, un autre pas assez) et ne se montre en rien « dangereux » sur le ring (les coups qu'il porte n'ont que peu d'impact, et il préfère jouer à Rob Van Dam plutôt qu'à Vader, malgré son manque d'expérience et d'aisance apparents dans les hauteurs). Et, en passant, cette inexpérience de Damian O'Connor a sûrement dû jouer sur les deux prises extrêmement mal rattrapées (dont un Inverted Powerslam de Nakamura, qui m'a certes ramené aux bons souvenirs de Misawa vs. Kobashi), ayant respectivement blessé la nuque des deux hommes. Donc, une conclusion appréciable, mais pour le reste Big Damo va devoir faire beaucoupd e progrès si il veut être comparé équitablement à un certain Dave Mastiff. PASSABLE

Hiroshi Tanahashi & Jushin 'Thunder' Liger b. Kazuchika Okada & Gedo = Seul match "full-Japan" (et premier "full-import" de la soirée) de cette première partie de week-end, qui aura apporté une note légère en milieu de gala. En effet, malgré les présences de véritables sommités de la New-Japan, c'est un combat très « Main-Event 'rasslin », sans prise de tête (au sens figuré, m'enfin !) qui nous a été offert. Rien de bien méchant, mais rien de bien exceptionnel non plus en gros. PASSABLE

Kyle O'Reilly b. KUSHIDA = Présenté comme le rematch de la finale 2015 du Best of Super Juniors de la NJPW, ce nouveau face-à-face était plus léger, et moins technique que le premier quoi que tout aussi bon en globalité. Kyle a pris du plaisir sur le ring (non, pas ce genre de plaisir ...), se croyant revenu à la Pro-Wrestling Guerrilla, et KUSHIDA a témoigné d'une aisance sans cesse grandissante. Une preuve, encore une fois, qu'il est extrêmement sous-exploité par la compagnie nippone. (TRÈS) SYMPA

Tetsuya Naito b. Mark Haskins = Pairing très curieuse pour ce dernier avant les deux Main-Events britanniques, mais qui a assez bien marché. Naito est vraiment au top de sa carrière en ce moment, et sa remontée est loin d'être terminée. Et, Haskins a décidément bien progressé depuis son dernier grand match d'importance (vs. Austin Aries en 2012, pour la TNA à la Wembley Arena). Un match très bien équilibrée, avec des manœuvres surprenantes de la part d'Haskins et un comportement "heel" toujours de qualité de la part de l'ex-'Stardust Genius'. SYMPA

(RPW British Cruiserweight Championship – No DQ) Josh Bodom © b. Jimmy Havoc = Un changement total de style pour ce premier match à enjeu de la soirée. Opposant l'impétueux et odieux jeune loup et détenteur de la ceinture de champion poids-moyen au désormais ancien cauchemar de la PROGRESS, cette bagarre "hardcore" était étonnante. Au rythme un peu irrégulier, ce match très "ECW style" (entre les punaises, les chaises, les kendo sticks, le staple gun et l'utilisation de la béquille d'un fan, on se serait vraiment cru dans un "Fans Bring Weapons" Match) a qui plus est été desservi par une performance peu enthousiaste de Havoc (son "acting", sans émotions et avec son chewing-gum en bouche, n'était en rien adéquat pour un Grudge Match) et, plus particulièrement, par un finish détonnant et expéditif (2 minutes après l'intervention du reste des Revolutionists, Havoc perd après un "simple" Spinebuster sur les punaises, suivi d'un tombé opportuniste de Bodom). Rien de véritable mauvais donc, mais aurait pu mieux faire ... PASSABLE

(RPW British Heavyweight Championship) AJ Styles © b. Marty Scurll et Will Ospreay = Voilà ! En voilà un Main-Event à la hauteur d'une telle qualification, et d'un tel événement pour la RevPro. Entre un champion solide sans être omniprésent (une qualité honorable, en tant qu'import), un Will O' de plus en plus en confiance de ses qualités in-ring supérieures (lequel me rappelle énormément PAC/Adrian Neville, non seulement dans le style et dans le "work-rate" mais aussi dans le chemin de carrière) et un Marty Scurll au sommet de son art (autant, en terme de gimmick que d'in-ring, enchaînant Crossface-Chickenwing sur Cattle Mutilation), ce match avait en effet tout pour réclamer les faveurs de l'excellent public du York Hall et des clients de cet Uprising 2015. A VOIR !


Pour finir sur ce premier des deux shows de ce RPW/UK/NJPW Week-End, j'ai noté les deux points négatifs (principalement liée à la présentation) et deux points positifs suivants :

La voix de cet annonceur au ring (dont le nom m'est inconnu) était franchement insupportable ! Sans parler sur l'ex-annonceur anglophone de la NJPW et ses poussées à la DIO (qui devait retourné dans sa tombe en entendant ça ! RIP à toi, en passant), c'est sans doute l'un des pires annonceurs que j'ai pu entendre. Entre son dosage complètement naze et son rythme à la Stevie dans Malcolm, cet annonceur m'a vraiment gâché chaque entrée des lutteurs sur le ring. Et ce, sans oublier d'évoquer son positionnement sur le ring dos à ces derniers (et même si la "hard-camera" était effectivement face à l'entrée), une faute de goût de présentation de la part des dirigeants.
Autre détail péjoratif pour ce show : la tension des cordes, particulièrement la troisième, la plus utilisée. Jushin Liger l'a même fait remarqué après le match en clin d’œil de sa Plancha botchée. Des cordes aussi molles ne sont plus adaptés pour le catch moderne, en particulier quand il est hautement mise en avant comme ce soir. Un problème qui (certes, n'a rien d'étonnant de la part d'une promotion indépendante), je l'espère, a été réparé le soir suivant ...

Du côté positif, la dynamique "heel-face" bien dosée des deux commentateurs de la RevPro a vraiment été un plus et il est de mon devoir de féliciter les fans du York Hall, tant ils ont rivalisé d'enthousiasme et d'efficacité à l'écran avec ceux de salles légendaires comme le Hammerstein Ballroom (désormais délaissé, à cause de ses prix de location exorbitants), l'ECW Arena ou le Korakuen Hall. En une soirée, ces londoniens n'ont chanté "This Is Awesome !" (sans doute le plus utilisé et décrédibilisé de tous aujourd’hui, comme l'a remarqué le Turnbuckle Pad du WrestleTalk TV de cette semaine : https://www.youtube.com/watch?v=-qCNWjdiUHI) que trois fois, dont deux fois pendant le Main-Event, lesquels étaient bien dispatchés et justifiés. Kudos, guys !



Pour une nouvelle édition de l'événement le plus important de l'année (avec Summer Sizzler, non loin derrière), la grandissante RevPro a plutôt assuré. Malgré quelques détails négatifs, elle a su globalement nous régaler de bout en bout, exécutant un beau bouquet final en cerise sur le gâteau. Hâte de voir ce que donnera le tout-premier Global Wars UK.  



Tetsuya Naito b. KUSHIDA et Martin Kirby = Un très bon opener pour commencer cette deuxième et dernière partie de ce "double-shot" inter-promotionnel. A noter, plus particulièrement, la petite interaction bien orchestrée en début de match entre Kirby et Naito et, qui plus est, l'attitude globale de ce dernier encore meilleure qu'hier soir. SYMPA

Lord Gideon Grey b. Gedo = Version "heel" de RD Evans (aka Archibald Peck à la Chikara, le lutteur au physique peu orthodoxe à la série d'invincibilité ridicule), Gideon Grey l'emporte par soumission après intervention de son comparse aussi stéréotypé que lui, Riki Ghosh, alors qu'un Low-blow & Roll-Up (exécuté d'ailleurs juste avant) aurait été mieux venu ... Un match très OUBLIABLE donc.

Ten-Koji b. The Thrillers = La guerre amicale inter-promotionnelle continue avec le premier des deux matches par équipe de la soirée, entre les jeunes et énergiques Haskins & Redman et les vétérans proches de la rouille que sont Ten-Koji. Dès le début de la rencontre, un mini-"heel-turn" de Ten-Koji prévoit l'exécution d'un "booking 101" organique et efficace. Pourtant, il n'est pas suivi ensuite et, ainsi, donne une victoire "heelish" des japonais complètement inadéquate. En effet, le mini-"heel-turn" assez malin aurait facilité la légitimation d'une victoire pour les talentueux britanniques, bien aidé par le soutien des fans en conséquence, sur les vétérans. Au lieu de ça, le début de cette tactique n'a pas eu la fin classique qu'elle aurai dû avoir pour fonctionner. Très dommage. OUBLIABLE

(Non-Title) Shinsuke Nakamura b. Marty Scurll = Premier des trois véritables cœurs de ce gala spécial, cet affrontement de gimmicks excentriques a été, comme escompté sur le papier, de très bon acabit. Quoi qu'un peu longue, elle aura une fois de plus aider à constater de l'immense talent respectif des deux lutteurs (notamment 'The Vilain' et son "fighting spirit" super-sayain-esque en fin de combat). SYMPA

(Non-Title) Guns & Gallows b. The Revolutionists, via DQ = C'est fou comme le Bullet Club, dans sa quasi-entièreté (donc, principalement, Gallows & Guns, The Young Bucks et AJ Styles), peut avoir cette rare popularité. Celle qu'avait la New Hart Foundation de 1997 dans une plus grande mesure : totalement détestée aux Etats-Unis (comme l'est, ou plutôt l'a été, le BC au Japon) et accueillie en héros au Canada (en parallèle à la haute popularité du BC en Occident). Mais, pour en revenir à ce qui nous intéresse vraiment, le match n'était ni bon, ni mauvais et s'est terminé de la meilleure des façons, en terme de "booking". PASSABLE

(Non-Title) Kazuchika Okada b. Will Ospreay = L'incontesté "golden-boy" du Japon face au nouveau "golden-boy" de la Grande-Bretagne. Une magnifique opposition que nous a offert là la RevPro, délivrant d'une pierre deux coups le meilleur du "high-flying" d'Ospreay et le meilleur de la technicité méthodique d'Okada. Et cela, en plus d'un post-match plein d'admiration et de respect non-ostentatoire. A VOIR !

Hiroshi Tanahashi b. Big Damo = Suite à ma mauvaise première rencontre avec ce Big Damo, c'est sans doute l'un des matches qui éveillait le plus ma curiosité, plus d'analyste que de fan de catch cette fois-ci. Ainsi, c'est finalement une meilleure performance que la précédente qu'a produit Big Damo, face à 'The Ace'. Bien mieux dosée globalement que face à Nakamura, sans négliger néanmoins le fait qu'il y'a encore du travail à accomplir pour ce concurrent de Dave Mastiff ou 'WildBoar' Mike Hitchman. A noter cependant, la petite touche de respect post-match qui était vraiment bienvenue. SYMPA

(RPW British Heavyweight Championship) AJ Styles © b. Jushin 'Thunder' Liger = Pour terminer cette soirée, nous avons donc eu droit un First-Time Ever Match. Le genre de ceux qu'on ne veut pas louper, tant un remake pourrait ne jamais voir le jour. Remettant en cause ses tactiques habituelles de leader du Bullet Club pour ce match face à Liger, AJ Styles est redevenu un vrai champion "babyface" crédibilisant, comme il se doit, la légende internationale au passage. Et, effectivement, celui qui a révolutionné le catch de son temps et hautement influencé celui d'aujourd'hui n'a quasiment rien perdu - même avec un durée de combat plus longue que celle de son match face à Tyler Breeze, à NXT TakeOver : Brooklyn. Un match très équilibré, aussi bien ficelé que le talent des deux hommes (avec pour seul bémol, le manque de "selling" de Liger après un long Calf Killer). SYMPA


Tout d'abord, deux problèmes recensés de la nuit dernière ont été ajustés : ma 3e corde était à une tension bien plus abordable pour les lutteurs, et la position de l'annonceur si cher à mes oreilles était bien plus adéquate (à la fois en face de la "hard-camera" - située cette fois à droite de la rampe d'entrée - et de la scène).

Ensuite, seul véritable point noir de cette deuxième et dernière soirée : le manque cruel de victoire pour les représentants britanniques de la RevPro. A part une victoire très peu impressionnante de Gideon Grey et une défaite volontaire par DQ des champions par équipe, c'est très majoritairement que la New-Japan a remporté cette première "Global War" sur le sol britannique. Un peu dommage, surtout qu'on voit le "booking" inefficace et inadéquat du Ten-Koji vs. Thrillers ...


Au final, moins événementiel et spectaculaire que Uprising 2015, Global Wars UK aura tout de même un show solide. Plus important encore, il aura su mettre particulièrement bien en avant les trois top-stars de la RevPro, en particulier Will Ospreay - et aura montré celles de la New-Japan dans un contexte différent, plus détendu.